Emergeant depuis les années 2000, le concept « One Health » met en avant les liens étroits entre la santé humaine, celle des animaux et l’état de l’environnement. Il encourage la prise de conscience de l’interdépendance ; voir combien nous sommes inter-reliés avec les autres espèces du vivant et avec la nature. En conséquence, ce concept invite à adopter une démarche multidisciplinaire et promeut une approche plus unifiante, globale et holistique des enjeux sanitaires.
En 2010, l’organisation mondiale de la santé (OMS), l’organisation mondiale de la santé animale (OIE) et l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) ont signé un accord pour travailler conjointement sur cette thématique. En France, l’Anses coordonne plusieurs projets One health. Et en février dernier le conseil scientifique Covid-19 a intégré Thierry Lefrançois, vétérinaire afin d’assurer cette approche multidisciplinaire.
60% des maladies humaines infectieuses ont une origine animale.
Covid-19, Ebola, la grippe aviaire ou encore le Sida, proviennent des animaux. Avec l’accroissement de la population mondiale, l’intensification de l’activité anthropique (production, transports, développement urbain, dégradation de l’environnement. …) la fréquence des épidémies augmente et les maladies infectieuses se propagent plus facilement. La déforestation par exemple met en contact les animaux sauvages et ceux d’élevage, facilitant ainsi le passage de nouvelles maladies à l’homme. La pandémie de la Covid-19, illustre bien cette interdépendance entre les hommes, les animaux et la nature ; possiblement transmis à l’homme par le monde animal, le virus Covid-19 est aussi en lien avec les élevages de visons où l’un de ses variant s’est largement développé. Lors du premier confinement en 2020, alors que l’activité de l’homme sur la planète entière s’est figée et que les rues étaient désertes, nombreux ont été les témoignages de réapparition de nombreuses espèces animales dans la nature comme dans les villes.
Interdépendance
Notre corps enveloppé de peau nous donne l’illusion d’être séparé de ce qui est extérieur à notre corps et pourtant nous dépendons tous de l’air, de la nourriture, de l’eau, du soleil, de l’amour, du bonheur. Le simple fait de s’émerveiller devant la beauté et le parfum d’une fleur transforme la chimie de notre corps. Nous sommes faits de ce dans quoi nous évoluons, de ce que nous absorbons et cela passe par tous nos sens de perception. Dans la tradition Zen, à chaque repas, les moines rendent hommage à ce principe d’interdépendance : Qu’a t il fallu pour que ce grain de riz arrive dans ce bol. Du soleil, de la terre, de l’eau, une récolte, une transformation, des transports, et puis cuisiner le riz…Qu’a-t-il fallu pour que ce bol existe et arrive jusqu’à moi ? …
Contempler l‘interdépendance c’est réaliser toute la vie qu’il a fallu pour que cette nourriture parvienne dans ce bol et se laisser porter par le courant, par la source de cette vie, c’est nous unir au vivant.
Se familiariser avec le principe d’interdépendance permet de rendre plus évidente cette vision unificatrice du monde et invite à respecter le vivant quelle que soit sa nature.