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Une colonie de micro-organismes
Les hommes comme les animaux sont porteurs de microbiotes reliés à plusieurs organes : cutané, buccal, respiratoire, digestif et génital. Chez l’homme, le microbiote intestinal pèse 2 kg. Ces 100 000 milliards de micro-organismes logés dans le tube digestif sont presque dix fois plus nombreux que les cellules constituant le corps. Ces colonies de bactéries, virus, parasites et champignons non pathogènes forment un ensemble diversifié. Plus de 200 espèces différentes peuvent être recensées au sein d’un même individu et chaque individu possède sa propre flore.
Longtemps réduit à son rôle dans la digestion, le microbiote intestinal est de plus en plus étudié. Par ses multiples effets, il est un précieux allié pour une bonne santé. Il interagit avec le système immunitaire, la digestion et la prise de poids, le métabolisme et le système nerveux. Les chercheurs tentent aujourd’hui de comprendre les liens entre le microbiote et certaines pathologies (diabète, arthrite, obésité), maladies auto-immunes et inflammatoires (maladie de Crohn) et maladies neuropsychiatriques (stress, dépression, schizophrénie, autisme …). Le microbiote est désormais considéré comme un organe à part entière interagissant en symbiose avec son hôte.
Levier d’action pour améliorer la réponse vaccinale
En 2021, l’Inserm a exploré un autre champ de recherche lié à l’influence du microbiote sur la qualité de la réponse immunitaire aux vaccins. En 2020, une étude de l’Inrae avait déjà mis en évidence les liens entre la composition du microbiote intestinal et la variabilité de la réponse vaccinale chez le porc. A l’issue d’une vaccination, la production d’anticorps diffère d’un individu à l’autre. A partir d’échantillons prélevés avant et après l’injection du vaccin, l’étude de l’Inserm montre qu’une bonne réponse est associée à l’abondance de certaines bactéries et à la présence de trois gènes impliqués dans l’activation des cellules productrices d’anticorps neutralisants. Behazine Combadière, coordinatrice de l’étude, rapporte que le haut niveau d’expression de ces trois gènes- corrélé à la grande diversité du microbiote – semble prédire une bonne réponse vaccinale. Cette découverte pourrait conduire au développement d’un biomarqueur prédictif de la réponse vaccinale ou permettrait d’améliorer l’efficacité des vaccins. Ces résultats ouvrent la voie à l’utilisation du microbiote comme levier d’action pour optimiser les stratégies vaccinales.
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